Le pouvoir de l’acceptation (Jean-Philippe BACH)

La peur, synonyme de refus

Nous avons développé tout un vocabulaire pour nommer nos maux, comme la dépression, l’anxiété, le stress ou l’angoisse. La peur se décline sous de multiples formes, porte de nombreux visages, mais peu réalisent que derrière, se cache un mécanisme commun : celui du refus.

Avoir peur de quelque chose, c’est refuser que cela arrive. Stresser autour d’une situation, c’est en redouter l’impact, l’issue ou la réalité. S’angoisser, c’est se projeter dans un avenir que je ne veux pas vivre. C’est toujours la même musique, je ne veux pas, je refuse, je ferme les yeux à, je me crispe, je me braque contre, je me tends, je me stresse…

J’ai peur de tomber malade, parce que je n’accepte pas cette possibilité en mon fort intérieur. Je ne suis pas prêt à lui dire oui, ok. Je suis anxieux lorsque je pense à l’argent, parce que dans le fond, j’ai peur de manquer, autrement dit, je refuse de manquer. Cette attitude vous met automatiquement dans une position de combat contre. Vous vous retrouvez à vous battre contre l’extérieur, où des problèmes semblent vous tomber dessus encore et encore. Et si la solution était en fait l’acceptation ?

L’acceptation, une porte de sortie

Beaucoup font l’amalgame, ils croient qu’accepter signifie renoncer. Ce n’est pas parce que j’accepte de manquer, que je ne vais pas fournir d’effort pour avoir et obtenir (de l’argent). Accepter, cela veut dire se mettre en paix avec tel ou tel scénario, avec telle ou telle situation. Vous devez réaliser que votre stress du moment se nourrit principalement de votre refus permanent à ce que vous êtes en train de vivre !

Si vous décidez de regarder votre problème en face, de prendre le temps de définir et de verbaliser votre peur, vous verrez qu’en vous, quelque chose se crispe. Intérieurement, vous êtes en train de lutter contre. Vous avez peur, tout comme un enfant aurait peur de sauter d’un plongeoir. Seulement si vous restez là, à contempler la hauteur, le vide, sans bouger, le mal-être ne peut que s’installer et devenir de plus en plus douloureux.

Pour sortir de ce cercle vicieux, il vous faut mettre en lumière ce qui vous effraie, et cheminer vers l’acceptation de cette possibilité. Je sais, cela peut être difficile, dans le sens ou cela peut prendre du temps. Souvent, accepter une peur signifie accepter les émotions qu’elle fait naître en vous : tristesse, colère, frustration, dégoût… L’acceptation doit être à la fois mentale et rationnelle, mais également sentimentale et émotionnelle, sinon, vous ne restez qu’en surface de votre peur.

Cheminer vers la paix intérieure

La paix intérieure n’est que le produit de votre capacité à accepter la réalité telle qu’elle se présente à vous. Ce n’est qu’en acceptant ce qui vous braque, vous hérisse et vous tend que vous parviendrez à ressentir de plus en plus de sérénité dans votre quotidien. Souvent cela se fait en deux étapes clefs : l’identification de vos peurs, puis la lâcher-prise ou l’acceptation du scénario tant redouté.

La respiration consciente vous sera d’une grande aide dans cette démarche, parce que votre corps mime parfaitement votre refus intérieur. Il se tend, la poitrine se comprime. Il convient donc de respirer amplement, afin de laisser passer votre émotion, et retrouver une attitude d’ouverture et d’acceptation.

Soyez patient dans ce processus, car vos peurs se présentent souvent comme un oignon : en plusieurs couches ! Souvent, vous avez l’impression que ça y est, vous en avez fini avec telle ou telle peur, pour vous apercevoir qu’un nouvel événement vous bouleverse. C’est ok, cela fait partie du chemin, vos efforts finiront par payer, et quoi de mieux que de se sentir en paix !

Article rédigé par Jean-Philippe BACH, Hypnothérapeute à Montauban