Ces collègues qui vous font douter de votre bon sens
Nous y avons tous été confrontés.
Ce collègue qui fait dérailler chaque réunion avec d’interminables digressions.
Celui qui rejette toujours la faute sur quelqu’un d’autre.
Ou encore celui qui transforme chaque interaction en lutte de pouvoir.
Au début, vous essayez d’être patient. Tout le monde a ses travers.
Mais quand l’incompétence ou la toxicité deviennent un schéma quotidien, cela finit par vous user. Votre énergie baisse. Votre patience s’amenuise. Vous commencez à douter de vos propres réactions. Ce n’est plus seulement agaçant : c’est émotionnellement épuisant.
Ce qui aggrave la situation, c’est la lenteur du processus. Peu à peu, vous cessez d’avoir envie d’aller au travail. Vous vous surprenez à répéter mentalement vos conversations avant qu’elles n’aient lieu. Et bientôt, même le silence du bureau devient pesant.
Deux formes de souffrance au travail
Il existe deux grands types de collègues qui drainent l’énergie.
Le premier groupe, c’est celui des « je n’y arrive jamais ».
Ces personnes ne sont pas mal intentionnées, simplement incompétentes, désorganisées ou inconscientes de leurs limites.
Elles manquent les délais, commettent des erreurs et sèment un chaos que d’autres doivent réparer.
Leur désordre finit par vous épuiser.
Le second groupe, c’est celui des « fauteurs de trouble ».
Ces personnes se nourrissent du contrôle ou du conflit. Elles critiquent, colportent des rumeurs ou sapent la confiance. Leurs mots résonnent longtemps dans votre tête après la fin de la réunion.
Elles vous vident de votre énergie par la tension émotionnelle qu’elles provoquent.
Les deux types créent du stress, mais le second, celui qui détruit la confiance, constitue un véritable danger pour la santé mentale.
Comment ils perturbent votre esprit
Travailler dans un environnement dysfonctionnel maintient votre esprit en état d’alerte permanent.
Vous anticipez le prochain problème, surveillez vos paroles, vérifiez tout deux fois, et repassez chaque interaction dans votre tête. Cette hypervigilance mentale est épuisante.
Au début, vous compensez en travaillant plus, en prenant des responsabilités supplémentaires, en essayant de réparer ce que les autres cassent. Mais bientôt, votre confiance s’effrite. Vous commencez à douter de vos compétences. Puis vous vous détachez. Vous cessez de proposer des idées, votre créativité s’éteint.
Le résultat n’est pas seulement le burn-out : c’est la lente érosion du plaisir professionnel.
Pourquoi toute l’équipe finit par en souffrir
Le problème ne reste jamais isolé.
Quand l’incompétence ou la toxicité ne sont pas traitées, elles se propagent.
Les bons employés s’épuisent ou partent.
Ceux qui restent deviennent silencieux.
La médiocrité devient la nouvelle norme.
La sécurité psychologique disparaît.
Les gens cessent de prendre des initiatives, de peur que leurs idées soient tournées en ridicule ou ignorées.
La culture glisse d’une dynamique créative à une posture défensive.
Quelques comportements non régulés peuvent, à eux seuls, saper l’esprit d’une organisation entière.
Le stress n’est pas qu’émotionnel : il touche aussi le corps
Il ne s’agit pas seulement d’humeur.
Le stress chronique au travail a des effets mesurables sur le corps :
les niveaux de cortisol augmentent, la qualité du sommeil diminue, le système immunitaire s’affaiblit.
À long terme, cela accroît les risques de dépression, d’anxiété et de troubles cardiovasculaires.
Votre corps garde la trace de chaque réunion épuisante, de chaque silence tendu, de chaque confrontation inutile.
Comment rester sain d’esprit et protéger votre équipe
C’est ici que le cadre A.S.K. fait toute la différence :
Attitude. Skill (compétence). Knowledge (connaissance).
Ces trois éléments déterminent la performance d’un individu et la santé d’une équipe.
La plupart des organisations se concentrent sur la compétence et la connaissance.
Mais c’est l’attitude qui construit ou détruit la culture.
On peut former quelqu’un pour acquérir des connaissances.
On peut coacher quelqu’un pour améliorer ses compétences.
Mais on ne peut pas facilement corriger une mauvaise attitude.
Lorsque vous évaluez un collègue ou un candidat, demandez-vous :
• Attitude : assume-t-il ses responsabilités ? Fait-il grandir les autres ? Est-il ouvert au feedback ?
• Compétence : est-il réellement capable de faire le travail, ou dépend-il des autres pour compenser ?
• Connaissance : comprend-il ce qu’il fait et pourquoi il le fait ?
Un environnement sain accorde la priorité à ces trois éléments, dans cet ordre. Recrutez pour l’attitude, formez pour la compétence et développez la connaissance au fil du temps.
Cette approche empêche la dysfonction de s’enraciner.
Elle protège aussi la santé mentale de l’équipe, car elle met l’accent sur les valeurs, et non uniquement sur les indicateurs de performance.
Les individus peuvent appliquer cette logique à eux-mêmes :
• Protégez votre attitude en posant des limites et en refusant d’absorber la négativité.
• Continuez à affiner vos compétences pour rester confiant et autonome.
• Développez vos connaissances afin de repérer les problèmes tôt et d’y faire face avec discernement.
Quand la psychologie rencontre la réalité
Le professeur Robert I. Sutton de Stanford a brillamment abordé ce sujet dans un essai publié par la Harvard Business Review, intitulé « The No Asshole Rule » (La règle du « pas d’abrutis »). Il y explique comment un seul employé chroniquement toxique peut coûter bien plus à une organisation que sa productivité n’y contribue.
Les recherches de Sutton montrent que le manque de respect, le harcèlement et la négativité constante engendrent ce qu’il appelle le « coût total des abrutis » : perte de talents, rotation accrue, performance en baisse et bien-être déclinant.
Ce qui est fascinant, c’est à quel point cela rejoint le principe A.S.K. : les employés toxiques échouent souvent dès la première lettre, Attitude.
Ils peuvent avoir des compétences et des connaissances, mais sans intelligence émotionnelle, ils empoisonnent tout l’écosystème.
Sutton conclut simplement ceci :
les meilleurs environnements de travail ne sont pas ceux dépourvus de défis, mais ceux où les gens sont traités avec dignité, tenus responsables et recrutés pour plus que leurs seules capacités techniques.
En conclusion : garder l’esprit intact
Certains collègues mettront toujours votre patience à l’épreuve.
Mais savoir les identifier, les gérer et vous en protéger est essentiel à votre résilience mentale.
Le travail devrait vous énergiser, pas vous vider.
Choisissez des environnements et des équipes qui valorisent d’abord l’attitude, ensuite la compétence, et enfin la connaissance.
Quand une équipe maîtrise le A.S.K., tout change :
la collaboration devient fluide, le respect s’installe comme une norme,
et chacun, du dirigeant au stagiaire, peut enfin se concentrer sur ce pourquoi il est là : s’épanouir.
Daniel Ghanimé
10 octobre 2025
Daniel Ghanimé MBA, CHT
Emotional Intelligence Development Specialist
The Control Alternative | Mental Health Services
Morphopsychology, Clinical Hypnotherapy
Family Coaching.
Dave Elman Hypnosis Institute (DEHI) Hypnotherapy Training
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